CINÉMA

Cannes 2014 : close the d’Or

Cannes est une expérience incroyable, à nulle autre pareille. C’est un festival unique. Imaginez un peu, pendant une dizaine de jours, la rencontre entre journalisme et cinéma. Imaginez un peu, vous regardez des films à longueur de journée, vous écrivez des articles à leur propos, vous croisez des personnalités du cinéma. Imaginez un peu, vous vous baladez sur six étages dans cet immense palais qui a accueilli tant de chef d’œuvres, tant de grands moments de cinéma, tant de belles rencontres. Imaginez un peu l’impression que vous avez le matin, à 8h30, lorsqu’à peine réveillé, vous foulez le tapis rouge et que vous montez les célèbres marches, exactement au même endroit que l’équipe du film quelques heures plus tard. Lorsque vous êtes à Cannes, vous êtes dans un monde parallèle. Vous assistez à des projections de presse, parfois pour des films qui sortiront des mois après et vous entendez les journalistes applaudir ou huer. Vous ne savez pas vraiment ce que vous faites ici, vous n’avez pas complètement compris l’ampleur de la chance d’être là, assis à côté de journalistes qui font et défont les films, qui influent sur le palmarès à leur manière. Parce que l’intelligence de Cannes n’est pas d’être un festival de journalistes, mais un festival de cinéphiles. Vous rencontrez des jeunes étudiants du cinéma, des personnes qui portent le badge « cinéphile » pour assister, s’ils ont de la chance, aux projections, des gens qui travaillent dans le cinéma, des membres de l’équipe d’organisation, etc… Il n’y a pas que des journalistes, il y a surtout des amoureux du 7e art. Et c’est cela la force du festival, d’avoir réussi à développer à une telle échelle ce rendez-vous.

Carole Bouquet disait lors de la conférence de presse du jury qu’être à Cannes était déjà une récompense exceptionnelle pour un film. Elle a tout à fait raison, quelle publicité pour un film ! Mais cela est aussi vrai pour ceux qui y sont accrédités. Que Maze ait eu une accréditation est une sorte de consécration qui nous touche droit au cœur.
On pourrait longuement chercher une analogie pour définir ce que fait ressentir Cannes, mais c’est difficile. C’est une sorte de drogue, lorsque vous y êtes, vous êtes excité, totalement investi et puis le soir, en partant, la fatigue vous submerge. Mais qu’importe, vous avez déjà envie d’y retourner. Vous avez conscience d’être dans ce lieu mythique, vous regardez des films qui ont été sélectionnés parmi tant d’autres et qui sont donc tous très bons. C’est d’ailleurs assez horrible parce qu’il faut essayer d’en faire sortir quelques uns du lot pour réfléchir à qui pourrait obtenir des prix, mais cela demande une telle exigence… On ne peut pas dire en sortant d’une projection qu’un film était absolument mauvais car cela serait complètement faux. Pourtant il faut lui trouver des failles, des défauts, qui font qu’il n’aurait pas forcément le niveau pour un prix, voire la Palme. Franchement, on se sent tiraillé. Mais c’est une expérience incroyable que de voir le film et d’aller ensuite en conférence de presse pour rencontrer l’équipe. Vous comprenez tout le travail qu’il y a derrière un film, vous pouvez poser des questions aux acteurs ou aux réalisateurs, l’expérience est complète.

Enfin voilà, ces six jours sur place étaient incroyables. Il y a eu tant de découvertes, tant de surprises et tant de rencontres… Tout cela ne donne qu’une seule envie : y retourner.

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